En cliquant sur le site www.tourisme7rivieres.fr (rubrique “Châteaux”) , vous découvrirez la Maison Forte de Sorans Lès Breurey et les origines de son édification
Notre objectif est d’apporter ci-dessous quelques informations complémentaires
Le bâtiment, édifié par la Famille de Sorans est ravagé en 1477 par les troupes de Louis XI
Il devient possession de la Famille de LAMBREY (ou LAMBRE), noblesse Franc-Comtoise.
Famille de LAMBREY Blason : Azur au chevron d’or accompagné de 3 fermoirs à losanges aussi d’or Jean de LAMBREY vivait à Sorans fin du XIVème siècle avec son épouse Jeanne de Semoutier. Ils eurent deux fils : – Nicolas de LAMBREY, Chevalier, Seigneur de Lambré, qui aura un fils nommé Jean. Il sera reçu à l’Ordre de St Georges en 1473. Cette branche de la famille s’éteindra au milieu du XVIème siècle, la terre passera à la Maison de St Mauris – Jean de LAMBREY, Seigneur de Sorans, époux de Jacquette d’Orsans qui lui donna trois enfants : Etienne de LAMBREY, Ecuyer, Seigneur de Sorans, reçu à l’Ordre de St Georges en 1536 ; Guy, Abbé de Faverney et Jean de LAMBRE Au décès de son époux (vers 1465), Jeanne de Semoutier devint Dame de Sorans C’est probablement Etienne de LAMBREY qui restaura la Maison Forte (son écu figure en façade) vers 1550 (date inscrite sur le linteau de la Chapelle) |
La Maison Forte rebâtie figure bien l’architecture du XVI ème siècle avec ses baies carrées à meneaux et pieds droits sculptés.
Son emplacement est bien étudié stratégiquement car elle possède de larges douves d’eau vive grâce au ruisseau La Buthiers qui coule à ses pieds, permettant par la même occasion l’édification d’un moulin .
Son entrée est partie intégrante d’un donjon abritant d’anciennes prisons. L ’ancienne chapelle (placée à l’étage) se distingue par ses restes de fresques.
Au niveau communication, la plate forme supérieure permettait, en cas de besoin, de correspondre par signaux de feux avec le Château de Chatillon le Duc.
A noter : le bâtiment dispose aussi d’une tourelle avec escalier à vis et d’un poutrage à la française.
Par acte passé le 15.11.1570 (conservé aux Archives du Château de Sorans), il semblerait que Gérard de Rosières, Capitaine d’Arquebusiers en 1578 et Commandant du Château de Vesoul, ait pris possession de la Maison Forte 3 jours après son union avec Antoinette d’Aggeville
Visualisez l’arbre de la Famille de ROSIERES en cliquant sur Famille de ROSIERES 1200/1550 |
Visualisez l’arbre de la Famille de ROSIERES en cliquant sur Famille de ROSIERES 1550 / 1820 |
Son arrière petit-fils, Jean Simon de Rosières, Seigneur de Sorans, Breurey, Tey, Rioz, etc.., Mestre de camp de cavalerie, fut élevé par le Roy Louis XIV au titre de Marquis par lettres de Novembre 1686 (pour avoir levé une troupe de cavalerie et autres services rendus)
Suite au décès sans postérité de son fils aîné Antoine François, le cadet, à savoir Jacques Antoine de Rosières, fut nommé 3ème Marquis de Sorans et Baron de Fondremand,
Il entreprit (aux environs de 1729) la construction du nouveau château en ayant recours aux services de l’architecte Bisontin Jean Pierre GAZELOT également choisi en 1737 par le Marquis de Sorans pour édifier L’Hôtel de Truchis sis Rue Ernest Renan à Besançon
Construction avec façade classique, en pierre de taille surplombée en son centre d’un fronton triangulaire , le bâtiment est d’une profondeur suffisante pour accepter une double suite d’appartements donnant sur la cour d’une part et sur les jardins d’autre part.
L’escalier d’accès à l’étage est en pierre de Chailluz, blanche et bleue, avec une rampe possédant un chiffre (placé sur un cartouche au dernier palier) d’Antoine de Rosières (A.R.) et datée-signée “Chapuis Me fecil 1729”
Chapuis, Maître serrurier natif de Salins fut aussi l’auteur en 1703 de la grille de l’Hôpital St Jacques à Besançon et de grilles à la Cathédrale de Troyes
A l’intérieur, les boiseries datées de 1742 sont l’oeuvre du Maître menuisier bisontin Nicet Paris et les serrures de 1729 sont fabriquées par un autre bisontin : le Maitre serrurier Bailly
Au sous-sol, outre les cuisines, dépendances et réserves classiques, figure une cave de vinification où étaient traités les raisins des vignes plantées sur le coteau situé entre les 2 châteaux
La chapelle de la Maison Forte fut encore utilisée par le Marquis jusqu’à ce qu’une chapelle soit créée d’abord par aménagement du rez de chaussée et ensuite en 1868 par édification dans le parc attenant
Il s’agissait alors d’un privilège accordé par bulle papale à la famille de Rosières en reconnaissance des services rendus par la Comtesse Emilie de Perthuis à Sa Sainteté le Pape Pie VII pendant sa captivité à Fontainebleau en 1812
10 membres des familles de Rosières et de Perthuis reposent depuis dans cette chapelle (à noter que 3 membres reposent dans l’église de They Lès Sorans)
Une cloche fondue en 1736 et destinée à la chapelle de la Maison Forte réside toujours dans le nouveau château
Elle porte comme inscription : ” J’ai pour parrain Henri, Marquis de Belot-Villette et Anne Françoise de Raigecourt , dame de Lons le Saunier pour marraine. Antoine François de Rosières et Marie Charlotte de Pras de Peseux, Marquis et Marquise de Soran, seigneur et dame de ce lieu 1736″
NB : La cloche de l’église de They fait également mention du Marquis Jacques Antoine de Rosières et de son épouse Emmanuelle, Gabrielle, Ursule de Crécy
Emmanuelle, Gabrielle, Ursule de Crécy, épouse de Jacques Antoine de ROSIERES, mis au monde 5 enfants dont Henry Louis François de Rosières qui devint Marquis de Sorans
Uni le 26.09.1763 en l’église Notre Dame de Versailles à Marie Louise Elisabeth de Maillé Carman en présence du Roy qui signera le contrat de mariage, ils vivront beaucoup à la Cour de Versailles dans l’appartement de Vassan qui leur était attribué (A noter : Mme de Vassan était la grand mère de MIRABEAU)
Au terme d’une émigration à l’étranger de quelques années afin de fuir les violences révolutionnaires le Marquis et sa famille revinrent à Sorans où le 4ème Marquis de Sorans y mourut en 1797.
Après avoir lui aussi voyagé, son fils, Gabriel, Joseph, Elzéard de Rosières, 5ème et dernier Marquis de Sorans réintégra la Haute-Saône pour y tenir le poste de Commandant.
A la suite d’une violente dispute, le 9 Octobre 1817 chez le Préfet de Haute Saône, opposant le Marquis de Sorans et le Général Marulaz, les protagonistes convinrent de régler le différend en s’affrontant immédiatelent en due.. Le Marquis Gabriel, Joseph Elzéar de Rosières y perdit la vie
NB : Le Général Marulaz, Officier de Hussards, blessé plus d’une quinzaine de fois sur les champs de batailles du 1er Empire et qui a vu 26 chevaux mourir sous lui pendant toute sa carrière, était en retraite depuis peu et retiré au Château de Filain.(acquis en 1808) dans lequel il finit ses jours (Maire de Filain, il se dévoua beaucoup pour ses concitoyens)
Sans héritier mâle, les terres furent attribuées à l’aînée des filles, Louise Antoinette épouse de Lucien, César, Edmond de Perthuis
Anecdote : C’est à cette époque (1855) que fut demandé pour la dernière fois l’accord de la Préfecture pour effectuer une battue visant à exterminer les loups vivant en grand nombre dans la Commune et tout particulièrement sur les terres du Marquis de Perthuis
Le Marquisat échu à Hippolyte de Perthuis qui n’eut pas de postérité mâle à son décès en 1928.